Nio Aeln

Nio Aeln, 1989
Œuvre électroacoustique
durée 21 minutes

Notes de programme

Nio Aeln est ma première œuvre électroacoustique. Les nouveaux moyens techniques m’ont permis une grande précision, de contrastes marqués et m’ont aussi attiré par leur plasticité dans l’espace et dans le temps.
Le titre, Nio Aeln est issu d’une « collaboration » avec l’ordinateur : j’ai re-travaillé l’un des mots qu’il génère pour nommer les sons qu’il « crée ». De la même façon, pour élaborer cette œuvre, j’ai choisi, parmi les sons qu’il me proposait, ceux qui pouvaient être articulés et modifiés selon les besoins de mon discours compositionnel.

Nio Aeln a été fortement inspiré des peintures monumentales de Roberto Matta

Carlos Grätzer

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Roberto Matta « Apportant lumière sans douleur »

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Roberto Matta

 

Création: 16 fevrier 1990, cycle « Acousmatique » du GRM – (Grand Auditorium de Radio France, Paris)

La lettre du Musicien
Supplément au nº 84 – ISSN 0766 – 916 X. 1990

L’oeuvre de Carlos Grätzer porte le titre enigmatique de Nio Aeln, fourni par l’ordinateur pour « nommer les sons qu’il crée ».Nio Aeln semble s’extraire de la réalité, ne faire référence à rien d’existant. Qui a l’imagination fertil pourra toutefois y entendre une fonderie d’acier, des ramages d’oiseaux, des ululements de chouettes. Je crois au contraire que cette oeuvre nous ramène à ce quu’on appelait jadis la « musique pure », non programmatique. Elle est faite de jeux purement sonores : silences, sonorités répétés, épisodes contrastés, importante dynamique, effets de grand orgue. Bref, tout ce qu’on aurait pu repérer dans une partition symphonique. Avec cela, une vrai sensibilité esthétique (écoutez cet étrange moment, sept minutes avant la fin, où de discrètes sonorités flûtées nous parviennent du fond de la salle). Pour sa première oeuvre électroacoustique, Carlos Grätzer a su composer, sans concession, une partition cohérente, qui ne sent pas l’essai.

Jacques Bonnaure