D’un souffle retrouvé

D’un souffle retrouvé (1992-93)
pour flûte et support numérique
durée  : 13 minutes, 20 sec.

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Notes de programme

D’un souffle, d’un matériau unique, d’un seul geste furent élaborées la partition instrumentale et la bande. Le matériau fréquentiel de l’oeuvre a été construit à partir de 5 accords de base, qui ont été déployés en échelles et puis ils ont subi plusieurs transformations -rotations, étirements, déformations– nécessaires à la prolifération. Ce matériau a été utilisé pour l’écriture de la partie instrumentale ainsi que pour la réalisation de la partie électroacoustique qui a été travaillée exclusivement à partir de sons échantillonnés de flûte, transformés avec l’ordinateur Syter de l’INA-GRM à Paris. Plusieurs procédés inhérents à cet ordinateur ont été employés en utilisant les intervalles des accords de base, entre autres, comme grille de filtrage.

La bande est composée des sons transformés à différents degrés. Plusieurs couches, objets, événements et lignes émergent et disparaissent, de même que dans la partie instrumentale, créant ainsi une profondeur, une sorte de perspective sonore entre les sons acoustiques et les sons modifiés. La structure formelle de l’oeuvre est en partie liée d’une part à cette démarche, mais d’autre part il y a des ruptures qui libèrent les éléments en lignes et en actions distinctes.

Création: Gilles Burgos – Concert Ina-grm, Salle Olivier Messiaen, Maison de Radio France, Paris.

Critique

La lettre du Musicien
Supplément au nº 147 ISSN 0766 – 916 X. 1994

Carlos Grätzer D’un souffle retrouvé

… un grand souci de formalisation dans la pièce de Carlos Grätzer…Grätzer élabore un continuum des lignes étalées dues à la flûte, à ses résonances, à ses transformations. Mais ces données simples n’engendrent aucune monotonie. Des sonorités morcelées, hachées alternent avec le continuum. À une polyphonie de mélismes de la flûte et de la bande succédera un jeu simple et efficace de la flûte solo sur une pédale grave ; après une cadence où la flûte sera seulement soutenue par une sorte d’accompagnement de percussion, la matière va se densifier, se colorer, opposer la blancheur froide du soliste aux granulosités, énormes comme des éboulements, de la bande. Tout finit en chatoiements et scintillations. J’aime bien ce genre de morceau où le propos technique débouche sur une vraie poésie visuelle. On ne s’ennuie pas; le travail n’est pas laborieux, et l’invention y est joyeuse.
Jacques Bonnaure

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